En partenariat avec : les Bibliothèques de Compiègne
C’est une musique née au début du XXe siècle et qui s’est imposée comme une des formes culturelles majeures de ces soixante dernières années : la «pop musique». Sa singularité ne fut que très peu questionnée par ceux-là même qui, à la suite de Georges Canguilhem, considéraient qu’il n’y avait pas de mauvais objet pour la philosophie. Ils pouvaient l’éprouver intensément dans une discothèque ou un festival et n’avoir pas le moindre début d’idée à déployer à propos de son statut esthétique. La «pop» était un peu, comme n’importe quel animal, de nos forêts, une ombre absente de la scène de la pensée. Une ambiguïté originelle, quasi génétique la disqualifiait à priori. Elle relevait de la technique phonographique. «Le pornographe du phonographe» disait déjà Brassens, très «pop» à sa façon. Comment une telle promiscuité avec des magnétophones, micros, enceintes, pistes, amplis, tuners...et autres pédales ouah-ouah, pouvait-elle prétendre aux mêmes soins dans l’examen des critères et des finalités que les objets jugés dignes d’être étudiés dans les départements d’esthétique et de philosophie de l’université ? Oui, comment ? That is the question.
Agnès Gayraudphilosophe, professeure d’esthétique à la Villa Arson à Nice, musicienne, auteure-compositrice et interprète sous le nom de La Féline |
Frédéric Bieberprofesseur de philosophie au lycée Charles de Gaulle de Compiègne |