Le lien qui unit « urgence » et « démocratie » n’est pas vague et général, mais au contraire précis et décisif. C’est ce que soutient le philosophe Frédéric Worms, en repartant de la « vie » non pas comme d’un principe lui-même général et abstrait, mais comme de la dimension fondamentale et concrète, irréductible, qui révèle l’urgence comme un fait primitif de nos vies individuelles et collectives. Or, la thèse qu’il soutient est que la démocratie est le seul régime capable d’affronter toutes les urgences qui traversent notre condition vitale, et qui tâche de leur apporter une réponse. Mais comment concevoir l’urgence ? Quelle doit-être notre attitude face à elle ? Comment éviter son instrumentalisation ? Une enquête s’impose, aux enjeux philosophiques, éthiques et politiques, sur les critères et les aspects fondamentaux de l’urgence. Telle est aujourd’hui la tâche, elle-même urgente, de ce que F. Worms appelle un « vitalisme critique ».