Une conception inédite de l’idée cosmo-politique, jointe à la critique de la notion de souveraineté, a conduit Etienne Tassin, dans la lignée des analyses d’Arendt consacrées aux « sans droits », à accorder une attention particulière à la question des migrations. Loin d’y voir un phénomène transitoire, il considérait la question de l’exil et de l’accueil comme l’un des enjeux susceptibles de reconfigurer le monde prochain. D’où l’ambition qu’il avait eue de réfléchir sur la condition humaine comme condition fondamentalement migrante, et de chercher dans le concept de xénopolitique l’ instrument d’une critique des pratiques technocratiques d’exclusion générées sous le nom de « politiques migratoires ».