École Supérieure de Journalisme
50 rue Gauthier de Châtillon59046 Lille
Les droits de la personne humaine sont-ils divisibles et sélectifs ?
À l’approche de la campagne présidentielle, on entend de plus en plus de voix réclamant une modification radicale du paysage des libertés publiques et des droit fondamentaux. La liberté d’expression devrait absorber la liberté de croyance, et la France devrait se retirer des conventions internationales pour renégocier une adhésion sélective, permettant enfin de se débarrasser du « gouvernement des juges » qui assure des droits aux étrangers (comme le droit au regroupement familial). Ces deux mouvements peuvent sembler très différents en nature, mais ils relèvent d’une même approche : plier les droits à notre guise au nom d’une tradition nationale ou d’une revendication de souveraineté. François Héran propose de contrer ces arguments en distinguant deux conceptions de la souveraineté : une souveraineté par le bas et une souveraineté par le haut, une souveraineté à courte vue qui isolerait le pays de l’Europe et une souveraineté qui prendrait de la hauteur et verrait dans les droits de l’homme non pas un obstacle extérieur mais un héritage à revendiquer et un défi à relever.
En présence de
François Héran
sociologue et démographe, professeur au Collège de France, titulaire de la chaire « Migrations et sociétés »
- Migrations et sociétés (Fayard / Collège de France), 2018
- Lettre aux professeurs sur la liberté d'expression (La Découverte), 2021
Modérateur :
Emmanuelle Jourdan-Chartier
agrégée d'histoire, enseignante à l’Université de Lille