Les mots ne se contentent pas de décrire la réalité, ils contribuent à la modifier. En jouant la fureur et l’outrance, les rhéteurs de l’excès n’abîment-ils pas la démocratie et n’engendrent-ils pas un état incertain, lourd de menaces ? Ce n’est pas toujours la réalité
des situations qui provoque vertige et malaise, c’est parfois leur déformation par les mots. D’où notre perplexité et nos hésitations lorsque le débat public est altéré, l’objectivité déformée par les représentations parfois délirantes de certains polémistes. Une
expression lucide et mesurée n’est-elle pas, en démocratie, le meilleur moyen d’affronter les difficultés ?