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Le paradigme Fukushima au cinéma

Ce que voir veut dire (2011-2013)

Avant-dernier rendez-vous Citéphilo qui a lieu à Lille, la conférence autour de l’ouvrage, Le paradigme Fukushima au cinéma. Ce que voir veut dire, en présence de l’auteure Élise Domenach, philosophe et maitresse de conférence à l’ENS de Lyon, s’est déroulée ce dimanche, à l’auditorium des Beaux-arts.

Lors cette conférence, l’écrivaine cherche à mettre en exergue les spécificités de la catastrophe Fukushima au travers du prisme cinématographique japonais.

De la catastrophe Fukushima au grand tremblement de terre dans l’est du japon

Tout d’abord, Elise Domenach cherche à redéfinir et recontextualiser la tragédie qui a eu lieu en 2011 et la perception occidentale que nous en avons.

En Europe  pour faire référence aux événements de Fukushima, on emploie communément le thème de catastrophe, directement relié à l’accident nucléaire qui a eu lieu.

Néanmoins, dans la perception japonaise, c’est le terme de tremblement de terre qui apparait en premier, la catastrophe d’ordre naturelle est mise en avant face à la triple catastrophe de l’événement : un tremblement de terre, un tsunami et un accident nucléaire.

Dès lors, la manière de nommer le phénomène influe directement sur sa perception et ses répercussions.

Penser le passé et le présent avec le cinéma

Évidemment, cette catastrophe de Fukushima n’est pas sans rappelé pour le Japon le traumatisme d’Hiroshima, créent une catastrophe environnementale mais en plus une honte national d’un Japon qui est forcé de capituler.

Néanmoins, la particularité de Fukushima se situe dans l’aspect naturel du tremblement de terre et du tsunami lié à l’événement, qui pousse la réflexion sur l’éco-cinéma japonais : quel est notre rapport au monde, aux autres et à la nature ?

Documenter notre lien au vivant

Finalement, la conférence se finit par un visionnage d’extraits cinématographiques, mis en perspective par Elise Domenach qui explique la démarche des réalisateurs.

Certains films montrent le no man’s land de Fukushima, en exposant des images très brutes du drame avec des paysages marquants, des voitures renversées, des immeubles démolis à des kilomètres à la ronde : le drame est visuel.

D’autres films proposent un rapport plus pudique à l’événement à travers des entretiens des habitants de la ville et la conséquence de la catastrophe sur leurs vies, autant d’une manière pratique qu’à partir de l’expérience personnelle du drame.

 Samantha Haddad