Le Portugal a fêté cette année le 50ème anniversaire de la chute, dans le croisement singulier d’un coup d’Etat militaire (25 avril 1974) et d’une révolution populaire (1974-1975), du régime dictatorial qu’il a connu de 1933 à 1974, l’Etat Nouveau de Salazar, lui-même issu d’une dictature militaire établie le 28 mai 1926.
La Cinémathèque Portugaise (Lisbonne) et l’Institut Camões (Ambassade du Portugal à Paris) ont souhaité que des initiatives, en France, rappellent comment le cinéma portugais a représenté et pensé ce qui avait été nommé, au Portugal, à l’époque, le PREC : « Processus révolutionnaire en cours ».
Avec la coordination de Cineluso, pour la connaissance du cinéma portugais (Lille) et le soutien de ces deux institutions portugaises, Citéphilo y consacre son week-end de cinéma 2024.

19h30 – 21h30 – Projection de Belarmino, film de Fernando Lopes, Portugal, 1964, 1h20 (Copie Cinemateca Portuguesa, avec Leopardo Filmes, Lisbonne)

A Lisbonne, vers la fin du régime de Salazar, un portrait de Belarmino Fragoso, homme du peuple, et boxeur : « Il aurait pu être un grand champion, s’il n’était né portugais », dit une voix du film. Sous-entendu : s’il n’était pas né dans la dictature de l’Estado Novo. Belarmino, film emblématique du cinema novo portugais, est un éminent exemple, dans le cinéma portugais d’avant avril 1974, de la contrainte, pour les cinéastes, du fait de la censure, à passer par la métaphore pour dire l’état du pays : un Portugal bloqué et clos.