Auditorium du Palais des Beaux-Arts
18 bis rue de Valmy59000 Lille
Leçon inaugurale : Pourquoi le corps ?
L’enjeu est ici d’explorer une triple dynamique historique qui semble caractériser le corps occidental. L’affranchissement d’abord : lente autonomisation, « libération » insensible des potentialités, réelle ou supposée, disposition quasi intime infléchissant, dans chaque cas, les fonctions organiques vers plus de « latitude ». L’individualisation ensuite : appropriation d’une disponibilité plus personnelle, attention à la totale singularité des individus. D’où l’intérêt croissant pour des corps gagnant en traits distinctifs, ces physionomies insensiblement démultipliées. L’intériorisation enfin : approfondissement progressif des perceptions explorées. Le détail des messages internes s’accroît avec le temps historique, jusqu’à l’importance majeure accordée aux traumas, aux troubles aussi perturbants que masqués.
rencontre traduite en LSF
En présence de
Georges Vigarello
historien, spécialiste du corps et de ses représentations, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales
- Le Sentiment de soi. Histoire de la perception du corps (XVIe-XXe siècles) (Seuil), 2014
- Les Métamorphoses du gras : histoire de l’obésité du Moyen Âge au XXe siècle (Seuil), 2010
- Histoire de la beauté. Le corps et l’art d’embellir de la Renaissance à nos jours (Seuil), 2004
- Histoire du viol. XVIe-XXe siècles (Seuil), 1998
- Le Corps redressé (réed.) (éditions du félin), 2018
- Histoire de la fatigue : du Moyen-Âge à nos jours (Seuil), 2020
Modérateur :
Karine Bocquet
professeure de philosophie au lycée Albert Châtelet de Douai, présidente de Philolille