La qualification de « populisme » s’est répandue massivement dans les sciences sociales, les médias et le débat public contemporains. Une archéologie du concept dans la science politique depuis les années 1980, montre que l’origine des amalgames douteux qu’il facilite aujourd’hui renvoie à un double tropisme : le présentisme irréfléchi et le comparatisme sauvage. Les deux sont neutralisés par l’hypothèse, invérifiable empiriquement, de la nature fondamentalement langagière du populisme. Celle-ci ne résiste pas, toutefois, à l’analyse socio-historique. la comparaison des manifestations fondatrices du populisme, permet une nouvelle définition qui le distingue de la démagogie, du fascisme et du nationalisme, pour mieux appréhender les populismes de notre actualité.