Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MUCEM)
1 promenade Robert Laffont13001 Marseille
Sur l’invisibilité sociale
La capacité de se maintenir dans l’espace public ne repose pas uniquement sur les seules performances des sujets. Elle dépend largement des règles sociales qui légitiment une vie ou, au contraire, la précarisent. La visibilité et l’invisibilité ne sont nullement des qualités naturelles mais des modes sociaux de confirmation ou d’infirmation des existences. Le déclassement, la relégation, l’absence de travail marginalisent les individus au point de les effacer en les retirant de toutes les formes de participation : le subalterne, le précaire, l’exclu sont alors de moins en moins audibles, de moins en moins visibles. Il est urgent que la philosophie prenne le parti des sans-voix et des invisibles si elle veut contribuer à une critique de la normalité sociale. Pour cela, elle doit repartir de ce que peuvent les vies ordinaires afin de penser au plus près de leur activité : car une vie cherche moins à être reconnue qu’à faire œuvre, à pouvoir participer de manière irréductible à la cité.
En présence de
Guillaume Le Blanc
professeur de philosophie à l’Université de Paris, directeur du Laboratoire du Changement Social et Politique (LCSP) et rédacteur à la revue Esprit
- L’invisibilité sociale (PUF), 2009
- Canguilhem et les normes (PUF), 2008
- Courir : méditation physique (Flammarion), 2012
- Que faire de notre vulnérabilité ? (Bayard), 2011
- La fin de l’hospitalité (Flammarion), 2017, co-autheur : Fabienne Brugère
- L’insurrection des vies minuscules (Bayard), 2014
- Vaincre nos peurs et tendre la main. Mobilisons-nous pour les exclus ! (Flammarion), 2019, co-autheurs : le Secours catholique, Emmaüs solidarité et ATD-Quart Monde
- Vies ordinaires, vies précaires (Seuil), 2007
Modérateur :
Jacques Serrano
fondateur des rencontres Place Publique