Bruno Karsenti et Jean-François Rey

Dieu n’est pas un croyance uniquement personnelle, mais adopteégalement une légitimité publique dans nos sociétés

« On ne peut parler de Dieu qu’avec circonspection » lance Bruno Karsenti. Le ton
est donné, nous allons discuter de la place de Dieu avec précaution, mais surtout avec
un regard de sciences sociales, au-delà d’une analyse simplement philosophique.


On rappelle dans ce débat la définition de la « théologico-politique » établie par le
philosophe Spinoza qui semble aujourd’hui abandonnée. Il faut en effet interroger les
pratiquent qui cherchent à trouver la place de Dieu. Les dommages et les souffrances
peuvent-ils se résoudre par Dieu, au-delà de nos démocraties, nos dirigeants, en somme
l’État ? Cette question B. Karsenti la discute.
L’objectif de l’exposé, que l’on retrouve dans le livre de l’auteur est bien celle-ci.
Casser le mythe que la place de Dieu n’est pas de légitimité publique. En effet, il existe
encore une place significative vers laquelle se ruent les modernes.


On discute alors des liens entre société et religion dans les sciences sociales. Pour
ce champ d’étude, la notion de société laïque n’a aucun sens, rappelle l’invité. Il existe
une société séculaire ET un état laïque. Les religions en effet existent dans la société,
et il apparait donc normal qu’elle prétendent redéfinir la loi commune. Mais ces
débordement-ci, l’état laïque justement, cherche à les contrôler (sans dessein négatif). Il
persiste donc un niveau impersonnel de la place de Dieu, mais une dimension
communautaire. Cette idée est principale.
L’auteur évoque ensuite le travail de Léo Strauss sur cette question de Dieu dans
la politique et la société. Pour B. Karsenti, le travail de Strauss est insuffisant : la
distinction foi et raison ne suffit pas à comprendre l’État laïque. Il faut y apporter une
dimension de science sociale.


Intervention ensuite de la loi durant le débat. La loi est un phénomène à deux
faces : politique et religieuse. Pour B. Karsenti, l’islam doit notamment régler cette
question d’un passage de l’un à l’autre, en termes de ressources, en particulier avec le
cas de l’Iran.


Différentes questions nous intéressent également dans ce débat (résumées ici)
telles que les rapports entre la cité juste de Platon (La république), le discours politique
sur l’absence du rôle de l’individu dans la justice (qui serait réservé à l’État) ou encore le
rappelle du lien entre les attentats « religieux » et la notion de théologico-politique.


Enfin, une dernière notion importante est détaillée dans l’exposé de B. Karsenti :
celle du messianisme. En effet, ce qui est intéressant dans cette notion (et pour faire un
lien avec le sujet du jour), est que le messianisme mise tout sur la rédemption.

Hugo Bauer