Quand la musique est l'idéal à atteindre par Matteo Urru
“On est la musique”. C’est ce que nous dira André Hirt
durant la conférence, qu’il donne avec Olivier Koettlitz, sur le livre qu’il a
publié en 2016, La Condition Musicale. Un livre qui était d’abord une série de
chroniques, sur le site Muzibao, qui fut donc améliorée et augmentée dans ce
livre. Mais cette conférence ne consiste pas seulement à parler de son livre.
Au delà de la musique classique, il parle des musiques du monde, de ce qu’est
la musique mais aussi, comment le “bruit” a remplacé la musicalité et comment
le rapport à la musique a changé.
Pour André Hirt, rencontrer la
musique a été une chance pour lui. Jusqu’au collège, il n’avait encore jamais
écouté de vinyle. Un jour, un ami lui a fait écouter sa collection de vinyles
de musiques classiques. Il fut impressionné d’écouter des chefs d’oeuvres de
Bach, de Beethoven et bien d’autres. Depuis ce jour, la musique, que soit du
classique, du jazz ou du rock, ne le quitte plus. “Au matin, au soir, au lever,
au coucher” dit-il. On peut découvrir la musique grâce à une rencontre ou d’un
excès de curiosité. Mais cela doit se faire au plus jeune âge. Car la musique
nous façonne, nous transforme, nous transcende.
André Hirt le dit. “La condition humaine et la condition musicale,
c’est redondant.”, avant d'ajouter, “on est la musique”. La condition c’est “ce
qui fait que”. Ce qui fait notre existence, ce qui nous détermine en tant
qu’individu. La musique est partout et d’abord dans notre corps et notre
esprit. Notre coeur bat à un certains rythme et nous avons des émotions, des
mimiques. C’est pour cela que André Hirt dit dans son livre que la musique est
le fondement de l’existence de chacun, de la vie. “Cela nous rassemble nous
même” ajoute-t-il. Mais aussi les groupes d’individus. Car écouter de la
musique permet de nous identifier à une identité, un groupe. Mais aujourd’hui,
la musique est partout, tout le temps, comme un bruit de fond.
Quand la musique devient un bruit de fond
Pour André Hirt, il existe
malheureusement, des êtres humains “amusicaux”. Ce néologisme désigne un
individu qui a eu tellement l’habitude d’avoir de la musique dans son
quotidien, que celle-ci ne devient qu’un bruit de fond. “Une sorte de musique
de supermarché permanente” illustre t-il. Ce “bruit” c’est aussi les chansons
politiques et religieuses, qui vise simplement à mettre au pas une population.
Un être-humain qui est musical donc, c’est quelqu’un qui a conscience de ce
qu’il écoute, qu’il réfléchit à propos de ce qu’il écoute. “Ecouter de la
musique c’est faire silence” dit-il. Il suppose que les jeunes, qui ont de la
musique en permanence dans les oreilles ont un système nerveux différent des
personnes plus âgés. La musique était rare et précieuse au temps des vinyles.
Elle avait davantage d’effet sur le corps.
“Une personne âgé qui vivrait, avec le quotidien qu’on a, en tomberait
malade”. La musique est donc nécessaire… Comme l’amour !
La science nous a montré que la musique que l’on aime et écoute,
contribue à notre bien-être. Pour André Hirt, la musique c’est l’idéal qu’on
cherche à atteindre. Et cette musique est mise en relation avec notre
tristesse. Il va même plus loin ! La musique permettrait d’atteindre un
dépassement de soi, une sorte de ravissement de la même manière que lorsque
l’on tombe amoureux ou que l’on fait l’amour. “Une espèce d’extase intérieure”
dit-il même. Si vous êtes triste ou perdu, prenez votre casque et allez à la
rencontre de la musique !