Les femmes tuent beaucoup moins qu’elles ne sont tuées : en France, en 2022, alors qu’elles étaient victimes de 81 % des morts violentes au sein du couple, 84% des auteurs étaient masculins. Mais qu’en est-il du phénomène, minoritaire, des meurtres commis par des femmes au sein de leur famille : conjoint, amant, enfant ? Au XIXe siècle, des conceptions misogynes répartissaient les vices : le crime aux hommes, la prostitution aux femmes. La moindre proportion de tueuses était attribuée à un supposé caractère féminin, naturellement doux et maternel. Cette question est abordée sous un angle double, clinique et cinématographique, grâce à onze femmes meurtrières d’un proche dont le cas résonne avec l’histoire d’une héroïne de thriller – la fiction cinématographique fonctionnant ici comme un producteur de vérité sur le crime.