Sciences Po Lille
9 rue Angellier59000 Lille
La laïcité, histoire d’une singularité française (Gallimard)
La rencontre a été enregistrée
Les origines de la laïcité remontent aux guerres de Religion, où la puissance royale commence à s’émanciper de l’autorité de l’Église. L’Édit de Nantes impliquait qu’on pouvait être bon français sans être catholique. Louis XIV va tenter de refermer cette brèche avec la Révocation. Mais la monarchie absolue tire sa légitimité moins de ses fondements religieux que de sa rationalité administrative et de son pouvoir civilisateur. Avec la Révolution, la France cesse d’être un royaume catholique pour emprunter la voie qui mène à l’État laïque, dégagé de toute conception théologique. Le conflit entre France catholique et France républicaine se poursuivra au XIXe siècle, où la IIIe République s’engage dans une laïcité militante, avant d’aboutir à la loi de 1905. Il prendra d’autres formes pour s’épuiser en 1984 avec la tentative avortée d’intégrer l’école privée catholique dans l’enseignement public. Depuis les années 1960, l’évolution des mœurs érode progressivement le consensus moral qui unissait croyants et incroyants, pour déboucher sur les controverses autour du «mariage pour tous» et de la procréation médicalement assistée. À ces dissensions s’est ajouté un nouveau défi : l’expansion de l’islam pose à la laïcité des problèmes inédits et introduit au sein même de l’opinion laïque des divisions profondes.
En présence de
Philippe Raynaud
professeur émérite de science politique à l'Université Panthéon Assas
- Emmanuel Macron : une révolution bien tempérée (Desclée de Brouwer), 2018
- L'Esprit de la Ve République (Perrin), 2017
- La Politesse des Lumières (Gallimard), 2013
- Trois révolutions de la liberté : Angleterre, États-Unis, France (Puf), 2009
- L’Extrême Gauche plurielle. Entre démocratie et révolution (Éditions Autrement), 2006
- La Laïcité, Histoire d'une singularité française (Gallimard), 2019
- Max Weber et les dilemmes de la raison moderne (1987), 2 (Puf), 1987
Modérateur :
Jean-Baptiste Bertin
professeur de philosophie au lycée de l'Europe de Dunkerque