Théâtre du Nord - grande salle
4 place du Général de Gaulle59800 Lille
L’Eldorado ou l’enfer (1ère partie). L’extraction de l’or et ses conséquences
La rencontre a été enregistrée
La quête des métaux précieux – de l’or, de l’argent mais aussi du mercure qui sert à les amalgamer– a nourri l’expansion coloniale. À partir du XVIe siècle, le mythe de l’Eldorado se répand comme une traînée de poudre, la fièvre de l’or s’empare des Européens, et les Indiens en paient le prix le plus fort. Après l’accaparement brutal de l’or finement travaillé et ostensiblement porté par les élites indiennes, qui sera fondu en lingots destinés à la production des monnaies, l’asservissement de la main d’œuvre indienne dans les mines sera cause de sa décimation. En tous points de la planète, les ruées vers l’or se multiplient dès qu’apparaît une paillette de ce précieux métal. Des mines continuent de s’ouvrir, qui laissent après usage un paysage ravagé et des rivières mortes, empoisonnées par le mercure, tandis que des milliers de tonnes de terre sont fouillées par d’énormes machines ou par des petites mains. L’espoir du gain, l’existence d’un commerce local, la certitude de trouver acheteur sur le marché mondial poussent des milliers d’orpailleurs vers l’Amazonie aujourd’hui. Au Brésil, en Guyane, les peuples autochtones sont confrontés à cette extraction qui tue, qui pollue, qui représente aujourd’hui la plus grande des menaces pour la vie des personnes, la survie de leurs cultures et de l’environnement. Nous entendrons la voix de représentants des peuples Yanomami, Kali’ña, Wayana, au nom d’autres peuples, tous menacés par l’extraction de ce métal qui n’est précieux que pour ceux qui n’ont que mépris pour ces vies.
En présence de
Kadi Eleonore Johannes
membre de la communauté Kali’na de Guyane française, présidente du Collectif des Premières Nations de Guyane, porte-parole du collectif Ordequestion, en lutte contre le projet de la Montagne d'or et les méfaits de l'orpaillage
Giliarde Juruna
cacique, chef d’un village de la tribu Xikrin, en lutte contre le barrage géant de Belo Monte au Xingu et contre le projet minier de Belo Sun
Modérateur :
Irène Bellier
anthropologue, directrice de recherches au CNRS, spécialiste des enjeux de la mondialisation et du mouvement international des peuples autochtones, vice-présidente du Groupe international de travail pour les peuples autochtones
- La part des femmes : essai sur les rapports entre les femmes et les hommes mai huna (Amazonie péruvienne), thèse d'anthropologie sociale et d'ethnologie sous la direction de Simone Dreyfus-Gamelon. Françoise Héritier, membre du jury, avec Emmanuel Terray (Président) et Carmen Bernand (examinatrice). http://www.iiac.cnrs.fr/article1295.html (EHESS)
- El temblor y la luna. Ensayo sobre las relaciones entre las mujeres y los hombres mai huna. (IFEA-Abya Yala), 1993
- Les droits des peuples autochtones : des Nations Unies aux sociétés locales (L’Harmattan), 2017
- Quelle éducation pour les peuples autochtones (L’Harmattan), 2016
- Terres, territoires, ressources (L’Harmattan), 2014
- Échelles de gouvernance et droits des peuples autochtones (L’Harmattan), 2019