Auditorium du Palais des Beaux-Arts

18 bis rue de Valmy
59000 Lille
République - Beaux-Arts
En partenariat avec : le Mois du film documentaire

Le cinéma de François Caillat, 2. Le « romanesque documentaire »

dimanche 20 novembre 2022 de 11h00 à 19h00

11h – Introduction de la journée par Jacques Lemière
11h15-12h30 – Projection de Trois soldats allemands (2001, France, 75’)
A partir d’un fait divers – l’exhumation d’un cadavre de soldat inconnu – ce film tire les fils d’une histoire complexe et mouvementée qui s’est déroulée en Lorraine pendant cent ans. On y croise des destins contrariés, des morts brutales et des exils. Par-delà quelques figures romanesques, vues dans le prisme des guerres franco-allemandes, et les derniers soubresauts de la nation française avant qu’elle ne se moule dans une identité européenne qui prétend la transcender. Ce film mène une enquête sur les « lieux du crime ».
14h30-16h – Projection de La Quatrième génération (1997, 80’)
La Quatrième génération raconte l’histoire d’une famille mosellane liée au commerce du bois : son ascension et son déclin, de 1870 à nos jours. Cette saga familiale emblématique reflète l’aventure de la région et les aléas de la prospérité. Elle révèle surtout une étrange destinée nationale, celle de tous les Lorrains qui, en un siècle, ont vécu cinq fois écartelés entre leur identité française et leur annexion à l’Allemagne. La quatrième génération, à laquelle appartient le réalisateur, est celle qui vient « après » : lorsque tout est joué et qu’il ne reste que le souvenir.
16h30-18h – Projection de Bienvenue à Bataville (2007, France, 90’)
Tomas Bata (1876-1932) avait l’ambition de « chausser l’humanité ». A partir de 1931, il conçoit en Moselle, à Maizières-les-Vic (Hellocourt), une usine radieuse, une cité idéale et un modèle de vie : Bataville… dont le nom s’imposera sur les cartes et les panneaux routiers. Le film raconte l’aventure joyeuse et terrifiante de son projet paternaliste. Une fable sur le bonheur obligatoire.
« Une fable documentaire » souligne le sous-titre du film, et dans une forme cinématographique qui dit tout le talent de François Caillat pour mettre en images et en sons cette utopie patronale des années du « progrès ».
18 h-19h – Conversation avec François Caillat

Après une sélection (cf. samedi 19 novembre) de films relatifs à des écrivains ou penseurs, ce dimanche de cinéma de Citéphilo prélève dans l’œuvre « romanesque documentaire » de François Caillat, trois films « fruit de ses expéditions solitaires dans les profondeurs du passé » (Thierry Garrel) qui, presque en trilogie, rappelleront aussi ses attaches lorraines. On y retrouve le « cinéma hanté » dont parle Gérald Collas, le cinéma d’un « conteur et poète, chasseur de fantômes et diseur de bonne aventure » (T. G.).

En présence de

François Caillat

agrégé de philosophie, cinéaste, écrivain

Bibliographie :
  • Aragon/Malraux/Drieu La Rochelle (2012)
  • Jean-Marie Le Clézio (2008)
  • Julia Kristeva, étrange étrangère (2005)
  • La vraie vie de Cécile G. (Gallimard), 2021
  • Peter Sloterdijk, un philosophe allemand (2003)
  • Triptyque russe (2018)
  • Espérance, lettres sur l’engagement (2017)
  • Une jeunesse amoureuse (2012)
  • L’affaire Valérie (2004)

Modérateur :

JL

Jacques Lemière

chercheur associé, sociologie et anthropologie, au Laboratoire CLERSE-CNRS, Université de Lille, responsable pour l’art du cinéma à Citéphilo