À l’heure où le déclin de la biodiversité est devenu une source d’inquiétude majeure, où se multiplient les appels à des «transitions», où la science et l’innovation technologique sont souvent censées jouer un rôle essentiel, ce livre propose un tout autre récit. Celui d’un rapport au monde en grande partie oublié, dont il propose de se souvenir comme d’une possibilité peut être pas tout à fait perdue. Si l’étude scientifique de la nature a construit ses succès sur la réduction des êtres et des choses au rang d’items et sur celle des phénomènes à des lois, si elle a opté pour une investigation qui n’hésitait pas à disséquer les créatures pour mieux les connaître, cette emprise et cette maîtrise résonnent aussi comme un appauvrissement. À rebours de cette position de surplomb, ne convient-il pas de faire droit à d’autres lignées de savoir pour rendre au monde son miroitement, son scintillement, la variété de ses habitants et de ses occupants – ce qui compose un monde ?